Enfant problème

Cet enfant qui pose problème

catégorie: La vie en famille
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Nous avons tous dans nos familles des enfants plus difficiles, qui nous poussent au-delà de nos limites… parfois l’aîné, parfois le dernier, mais bien souvent le deuxième. Une relation complexe, épuisante, culpabilisante, allant jusqu’à être déchirante et pouvant dans certaines situations extrêmes mener à la dépression ou voire même au divorce des parents !

Bien loin des films américains montrant la famille parfaite aux sourires « colgate », certains vivent un cauchemar une fois la porte d’entrée refermée derrière leur dure réalité… 
Avant d’en arriver là, il est important de mener une réflexion de fond sur le rôle de ces petits et grands loulous un peu plus compliqués à vivre ! 

« L’enfant miroir »

Cet enfant n’est-il pas celui qui nous indique que nous sommes fatigués, stressés ? Déjà bébé, ils peuvent pleurer la journée entière et quand tous les spécialistes consultés n’y voient rien d’anormal, nous nous retrouvons seuls face à cette incompréhension. 

En psychologie, l’approche systémique, nous a fait découvrir que tout fonctionne comme un système dans lequel tout est en relation les uns avec les autres. Et là, s’ouvre enfin des nouvelles pistes : le bébé ne pleure-t-il pas à la place d’un autre (mère en dépression post-partum, père toujours en deuil d’un parent parti trop jeune, parent au chômage,…). On peut enfin mettre les mots sur une souffrance masquée et, soudain bébé se calme. (Nombreuses sont les études menées autour de ce sujet.) C’est comme si la famille représentait un mobile et que lorsque l’on donne une impulsion sur une des parties, l’ensemble du mobile se met à bouger jusqu’à ce qu’il retrouve son équilibre. Beaucoup de clientes viennent me voir seule car leur conjoint ne souhaite pas participer à la démarche et elles arrivent néanmoins à faire bouger l’ensemble de leur famille !!!

Cet enfant, je l’appelle « l’enfant miroir », car c’est souvent lui qui reflète la souffrance d’un autre membre de la famille, ou encore « l’enfant soupape ». C’est lui qui permet quand il y a trop de pression au sein du groupe, (ici on parle de la famille, mais cela peut très bien être dans une classe) de dépressuriser  et ainsi faire baisser la tension !

Changer de regard…

Tant que nous le verrons comme l’enfant « perturbateur », « difficile », …, nous subirons la relation avec lui et nous nous enfermerons ensemble dans la souffrance et l’incompréhension mutuelle fait de cris, de larmes, de rejet… Changer notre façon de le voir nous permettra de sortir et nous, et lui, de cette spirale descendante. Voir les choses autrement nous aide finalement à faire la seule chose essentielle en pleine crise : lâcher prise.
 
On peut changer de regard en se posant différentes questions :

  1. A savoir que chaque système a besoin de la fonction et du rôle de chacun pour fonctionner, que serait notre famille sans « soupape » ?
  2. Comment pensons-nous que notre enfant vit sa place, son rôle, sa fonction (d’être l’enfant difficile) ?
  3. Est-ce que vous pensez que les autres enfants de la fratrie aimeraient échanger leur place contre celle de l’enfant difficile ?
  4. Dans votre famille, la place de quel enfant souhaiteriez vous prendre?

Quelques pistes pour permettre à l’enfant miroir de mieux vivre….


Ajouter ou enlever un élément au système :
N’hésitez pas à inviter des copains à la maison pour changer les dynamiques dans la fratrie. Choisissez bien les camarades afin de ne pas perpétuer les schémas habituels. Il y a forcément des enfants qui permettent à votre système familial de mieux fonctionner et d’autre de moins bien. Profitez des vacances pour envoyer un ou deux de vos enfants quelques jours ailleurs, cela vous permettra d’entrer en relation différemment avec chacun d’eux et vous serez surpris de voir l’enfant d’habitude « effacé » prendre une place considérable ou, à l’opposé, un enfant difficile devenir adorable (si, si, c’est possible !!).
Il est également bénéfique de pouvoir prendre un temps de qualité seul avec un enfant cela permet d’entre en relation autrement et d’augmenter le capital affectif de chacun. Si c’est le langage d’amour de votre enfant les bénéfices seront triplés (lien avec article sur les langages de l’amour)!!!

Prenons soin de notre enfant intérieur
Quand rien ne va plus avec nos enfants, commençons par nous poser les questions suivantes :

  1. sur une échelle de 1 à 10 comment vais-je ?
  2. depuis combien de semaines n’ai-je pas pris du temps pour moi ?
  3. de 1 à 10, comment cela va dans mon couple ? mon travail ?
  4. qu’est-ce que mon enfant « miroir » peut bien vouloir refléter sur ce que je vis ?
  5. lequel de vos enfants vous fait sortir de votre zone de confort et ainsi progresser ?

Tant que nous cherchons à faire bouger les choses en dehors de où se trouve le problème, nous n’obtiendrons pas de résultat (en effet, si la famille est un système, le problème a beau être chez moi (surmenage par exemple), il peut très bien se manifester au travers d’un autre membre de la famille (enfant agressif par exemple))!!! 

Quand notre « enfant miroir » touche notre enfant intérieur…
Comment reconnaître cette situation ? Quand nos émotions s’en mêlent, et que nous montons en « symétrie » (= lorsque l’on se renvoie la balle en haussant toujours plus la voix jusqu’à ce que cela finisse parfois en feu d’artifice) avec un de nos enfants, il est fort probable que notre enfant intérieur soit touché ! Dans ces moments une seule chose à faire : prendre de la distance, sortir dehors,  aller dans sa chambre,…, et reprendre ses esprits. Il n’y a qu’une fois notre discours d’adulte rationnel retrouvé, que l’on pourra être adéquat et efficace !

Un enfant qui « pète un câble » est un enfant qui a besoin d’être écouté  et compris !
Le problème c’est que la plupart du temps nous ne sommes pas ou plus en état de le faire !! Et pourtant c’est le seul moyen de calmer l’enfant… on peut toujours comme nous l’avons déjà vu plus haut différer le moment où on l’on prend du temps pour l’écouter. Si c’est trop nous demander, nous pouvons aussi passer le relais à quelqu’un d’autre (son mari, une voisine, le parrain,…). 
Une bonne écoute c’est :

  • stopper son activité pour entendre l’enfant
  • reformuler pour être sûr d’avoir bien compris le problème
  • autant que possible essayer de se mettre à la place de son enfant et  d’éprouver ce qu’il peut ressentir, cela s’appelle l’empathie 
  • lui demander ce dont il aurait besoin pour aller mieux


N’oublions pas que l’important n’est pas d’être parfait, mais de faire de son mieux et qu’au monde aucun autre parent ne pourra aimer notre enfant d’une meilleure façon que nous…
Et que cet enfant est là justement pour nous faire progresser et rendre meilleur jour après jour…

« Ne croyons pas que les choses changent si nous faisons toujours la même chose. La crise est la meilleure bénédiction qui peut arriver aux personnes et aux pays parce que la crise apporte des progrès (…) celui qui dépasse la crise, se dépasse lui-même sans se laisser dépasser (…) c’est durant la crise qu’apparaît ce qu’il y a de meilleur en chacun de nous. »
Albert Einstein.

A lire :
« Lâcher Prise »,  Rosette Poletti et Babara Dobbs (1998)
« Elever nos enfants avec bienveillance », l’approche de la communication non-violente, Marshall. B. Rosenberg (2007)
« Pratique de l’Analyse Transactionnelle dans la classe », Nicole Pierre (2002)
« Une logique de la communication » P.Watzlawick, J.Helmick, Don D. Jackson (1972) Attention : Ouvrage de référence en systémique, fastidieux à lire !
« Renouer avec votre enfant intérieur », Margaret Paul (2012)

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