«Bébés : tout ce qu’on ne m’avait pas dit ...»

Cela fait 9 mois que votre entourage vous raconte à quel point la maternité est un pur bonheur, qu’avoir un enfant est le plus merveilleux des cadeaux et que tout se passera bien. Mais voilà, ça ne se déroule pas comme prévu... alors vous vous interrogez : « On m’aurait menti ?»
A travers cet article, nous viendrons à bout de quelques idées reçues et recadrerons l’image d’Epinal de la maternité à la réalité... 

 

Les premières relations Mère / Bébé

Vous voilà prête à accoucher. Monitoring, masque à oxygène, ElectroEncéphaloGramme au cas où et la sage femme à vos côtés ; le bébé peut pointer le bout de son nez.
C’est fait ! C’est censé être le plus beau jour de votre vie, vous en avez tellement entendu parler... mais, il ne se passe rien. Pas d’émotion particulière, d’attachement, ni de sentiment d’être mère à 100%. Alors que se passe-t-il ?

Après l’accouchement, il se produit une chute hormonale vertigineuse entraînant des troubles de l’humeur plus ou moins envahissants, c’est le fameux «baby blues». Sans raison, une jeune maman se sent envahie par une tristesse non maîtrisable et pleure. L’entourage se précipite donc et vous affole encore plus : « Mais, tu n’es pas heureuse?  Ton bébé est magnifique, en pleine santé et tout s’est bien passé». Et là, vient s’ajouter la culpabilité d’éprouver ou plutôt de ne rien éprouver d’autre que de l’épuisement. « Ca, on ne me l’avait pas dit !». Le coussin gonflable pour s’asseoir après l’épisiotomie ! « Ca non plus, on ne me l’avait pas dit !»

Vient alors la fameuse question qui a autant de réponses que d’interlocuteurs : l’instinct maternel est-il inné ou acquis ? Une proposition de réponse peut s’illustrer grâce à un parallèle avec le monde animalier. Si nous parlons d’inné, toutes les «mères animales» devraient posséder, cet instinct ? Pourtant, que faites vous des lionnes qui tuent les lionceaux, leurs propres bébés, les plus faibles ? Pas si simple donc !
Je pense que le rôle de mère est en perpétuel apprentissage. Chaque mère s’adapte aux besoins de ses enfants, selon leurs âges et le stade de développement traversé. Chacun doit apprendre à vivre avec un nouvel arrivant, un nouvel environnement.

Des caps difficiles à passer

Les bébés sont des êtres en développement. Ce sont les seuls «mammifères» à naître avec un système développemental immature. Son système nerveux, digestif, ou psychique sont en constante évolution. C’est pour cette raison que votre bébé pleure à la fin d’un biberon ou d’une tétée ; son appareil digestif est encore immature et a des difficultés pour bien fonctionner.

Les menus du bébé ? On vous avait dit qu’il n’y avait rien de plus simple : c’est du lait. Mais quand vous y êtes confronté, c’est un vrai «casse tête» qui entraine des questions existentielles comme «Biberon ou allaitement ?» Et attention si vous répondez incorrectement, le couperet tombe dans la bouche des autres : «Si tu lui donnes le biberon, il sera indépendant plus vite». Mais il y a aussi des «Allaiter, c’est génial, c’est fusionnel. Tu as une relation privilégiée avec ton bébé.» Oui, certes, mais quand ça se passe bien. 

Après une visite de routine chez le pédiatre, vous ressortez encore plus déprimée avec une feuille de route incompréhensible : 15 minutes le sein gauche, 15, le droit, donner 15ml de lait maternel au biberon et tout cela «à la demande». Vous avez l’impression de vous être transformée en fast-food ou en pompe à lait ? C’est normal ! Alors, seule (le bébé dort depuis 2 minutes dans sa chambre), abattue dans votre canapé parmi des biberons vides que vous n’avez pas eu le temps de laver. Vous n’êtes pas maquillée, ni coiffée. Une pensée vous obsède : «Ca, on ne me l’avait pas dit».

Un choix shakespearien : quel pédiatre ?

Je ne répéterai jamais assez, que le choix de la maman est toujours le meilleur. C’est vous qui connaissez le mieux votre enfant. Faites vous confiance et soyez à l’écoute de votre bébé. 

J’ai reçu une maman et son bébé de 15 jours pour des «troubles relationnels». Elle était dépassée car son bébé pleurait beaucoup. Son entourage lui disait de «ne pas prendre un enfant dans les bras, au risque que ce dernier devienne capricieux». Imaginez la scène : le bébé dans sa chambre qui pleure et la mère dans le salon en pleurs également car elle ne supportait pas cette lutte de ne pas aller le prendre dans ses bras. 
A partir du moment où je lui ai expliqué que les pleurs étaient une forme de langage, cette maman a été attentive aux différentes variations de pleurs et a compris qu’il avait besoin de se rassurer par la présence de sa maman. Cette démarche n’en fera pas un enfant capricieux pour autant ... 

Et les nuits ? Plutôt blanches !

Vous êtes en train de regarder une publicité dans laquelle un bébé dort à poings fermés, toute la nuit, sans se réveiller et ce grâce à ses nouvelles couches ... Ce n’est pas votre cas, alors que vous avez les mêmes ? 

L’adaptation ex utéro est une étape très difficile pour un bébé qui a été pendant 9 mois protégé de tout contact extérieur. Tout y était différent : les bruits, la pesanteur, la prise de nourriture, la lumière, la respiration ou encore le contact avec les choses externes à lui. Il faut un temps d’adaptation plus ou moins long selon les bébés. C’est une chose à accepter et à travailler en étant à l’écoute de son enfant et de ses signes de communication.

La nuit est particulièrement une source encore plus angoissante pour les bébés. Leur système d’alimentation est en constante demande (toutes les 3 heures !). C’était plus facile lorsqu’il était encore dans votre ventre. Il ne vous réveillait pas ! Maintenant, tout  a changé. Il est dépendant de vous, la relation est quasi fusionnelle. Vous devez donc vous levez quelle que soit l’heure, du matin ou de la nuit. Et là, force est de constater à nouveau : «Ca, on ne m’avait pas dit».

Alors, on fait quoi ?

Au risque de vous décevoir, je ne vous donnerai que deux conseils, le premier est d’attendre que cette période d’adaptation se passe et le deuxième est de vous faire confiance, de prendre des plages horaires rien que pour vous et surtout de dé-cul-pa-bi-li-ser !

C’est une étape à passer ... la lumière est au bout du tunnel, si, si, tout au bout !
Angélique Kosinski-Cimeliere

écrit par Angélique Kosinski-Cimelière, Psychologue Clinicienne, www.psypourenfant.com
copyright bebe-bebe.com 

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