Le syndrôme de l’épuisement maternel ou Burn Out Maternel

catégorie: Conseils de santé
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Par Rachel L. Wand, psychologue FSP, MA thérapies de couples et familles

L’épuisement maternel ou burn out maternel (ci-après BOM) n’est pas une manifestation purement physique causée par l’absence de sommeil ou des enfants turbulents. Il s’agit d’un état d’une certaine gravité qui touche des mères de tous milieux socio-économiques, avec un ou plusieurs enfants. 

C’est à la fois un épuisement physiologique, émotionnel et psychologique résultant de l’accumulation de stresseurs variés, caractérisés par une intensité modérée et un aspect chronique et répétitif.  Il se distingue du baby-blues et de la dépression post-partum.

L’épuisement physique est extrême: troubles du sommeil, fatigue chronique, douleurs diverses apparaissent. Dorsalgies, céphalées, rhumes et maladies saisonnières à répétition, problèmes de digestion, bruxomanies (dents qui grincent) et insomnies en sont les plus fréquents. 

L’état émotionnel devient labile, oscillant entre pleurs et euphorie, intolérance, irritabilités et impulsivités jusqu’à s’en dépersonnaliser et ne plus y réagir (indifférence d’apparence), ou réagir de façon exagérée (une gifle qui part par excès et non par choix éducatif p. ex) 

Les symptômes et réactions sont variables d’une personne à l’autre. Les émotions et l’épuisement font équipe pour alarmer la personne qui se doit de survivre. Le BOM est un état qui arrive insidieusement, jour après jour, s’inscrivant dans une chronicité difficile à rompre.

L’évolution du BOM en 3 stades de gravité : 

  1. L’épuisement physique et émotionnel : la personne se sent vidée à tout niveau et ne parvient plus à réagir. De nombreux symptômes physiques sont présents de façon récurrente.

  2. Distanciation/détachement : comme les stresseurs persistent, l’individu répond à sa situation quotidienne en se coupant de ses ressentis pour se protéger. Les symptômes physiques s’accentuent.

  3. le crack : la personne se trouve dans un déclin de productivité et d‘efficacité, se fait submerger tout en reniant ses accomplissements (passés ou actuels).

Sentiment d’incompétence paralysant

On peine à parler en termes de Burn out en ce qui concerne les mères, comme si le mal dont elles souffrent passera au fur et à mesure que l’enfant grandira et que le temps s’en chargera. 
Dans un cas de burn out professionnel, un arrêt maladie afin de prendre en charge son rétablissement avant une réinsertion professionnelle, permet d’envisager une solution à court ou moyen terme. La personne peut se sentir efficace et encouragée d’agir sur sa situation de façon positive (voir à ce sujet le site NoBurnout.ch et les écrits de Catherine Vasey).

Etre mère est non seulement un statut (de surcroît peu reconnu car on choisit de faire des enfants, c’est un heureux évènement), c’est aussi un rôle, une fonction qui ne comporte ni salaire, arrêt maladie, vacances, promotion ou d’encadrement par des supérieurs. Avoir besoin d’aide renvoie à l’incompétence, la faillite. 
C’est ainsi que les mères actives professionnellement auront tendance à blâmer le travail et agir à ce niveau avant de remettre en cause la situation familiale dans un cas d’épuisement. Celles qui se sont retirées du marché du travail à la venue de leurs enfants, ont le sentiment de n’avoir aucun droit de se plaindre de leur situation – un choix (voir un luxe) qui leur donnerait « la chance » de ne pas avoir à travailler.

Ainsi solliciter les proches, fait aussi écho au sentiment d’incompétence. Le couple souffre gravement d’un déséquilibre dû à un BOM ; la mère peut redouter un jugement de la part de son conjoint. La distance entre le couple parental et le couple amoureux, déjà malmené par la venue d’un enfant, peut s’en trouver cristallisée : on n’est plus que des parents et de plus, maman est incapable de faire face… Les problèmes conjugaux peuvent ainsi masquer le BOM qui ne sera pas traité. De même, se tourner vers sa propre mère, ou encore sa belle-mère, peut aussi être vécu comme l’aveu d’une faillite, à celles qui y sont bien arrivées ! 

La plupart des articles et ouvrages dédiés à ce phénomène mettent l’accent sur les causes (l’environnement, les stresseurs multiples et la complexité des tâches dans un cadre de privation de sommeil et de temps à soi) et les moyens pragmatiques de se ré-organiser afin de reprendre le cap. Ceci est parfois à double tranchant pour les lectrices en quête de soutien et de validation ; le message peut être perçu sur un ton de « il n’y a qu’à… » qui décourage la lectrice de n’être « même pas capable » de se prendre en main.

Il est crucial de prendre conscience qu’on ne se remet pas d’un BOM « avec le temps ». Les moyens de survie et les facultés de résilience des unes ou des autres mèneront certaines à se dépersonnaliser et agir en robot. Elles peuvent perdre la notion de plaisir, de satisfaction et la motivation dans multiples tâches. Ceci peut s’étendre jusqu’à la dépression clinique avec un impact grave sur l’image et l’estime de soi, sans parler des dommages sur les relations mère-enfant(s) et entre conjoints.

Vous trouverez dans les parties suivantes de cet article :

  • Les mesures diverses à prendre en cas de suspicion de BOM
  • Le rôle du conjoint ; quelques points ciblés pour les conjoints pour s’y retrouver sans faire les frais de son couple
  • Suggestions de liens internet et lectures pour creuser un peu plus loin 

Définition du baby-blues:

Le baby-blues est un trouble de l’humeur passager qui survient après l’accouchement. Il affecte 50 à 80% des nouvelles mamans. Ce trouble de l’humeur est caractérisé par sa chronologie précise et sa brièveté. Les symptômes apparaissent entre le 3ème et le 7ème jour après l’accouchement, pour disparaître vers le 12e jour. La dépression du post-partum, quant à elle, survient en moyenne dans les six à huit semaines qui suivent l’accouchement et peut durer de trois à douze mois, parfois plus. Elle affecte 10 à 20% des femmes qui viennent de donner naissance à un enfant. Elle nécessite une aide médicale. 

 

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